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Grande Randonnée : escapade en Belledonne Nord

Les communes du Haut Bréda jouent la carte du tourisme doux : très sérieux entretien des sentiers (balisage, fauchage, élagage), aménagements et entretien de refuges sont au programme pour le plus grand bonheur du randonneur. Par exemple, le refuge de l’Oule bénéficie d’un bûcher fort bien garni avec les outils qui vont avec, ce qui permet de réchauffer l’atmosphère hivernale alors qu’habituellement le randonneur doit se contenter d’essayer d’allumer quelques branches de vernes (arcosses pour les savoyards) ramassés trop loin du refuge.

L’itinéraire suggéré ici permet de profiter de tous les étages de végétation, des forêts, fermes et pâturages à l’univers minéral et glaciaire. Profitez-en !

Difficulté : ce circuit comporte de nombreuses parties hors des sentiers et la traversée du glacier du Gleyzin qui a (quand même) quelques crevasses.

Accès routier : d’Allevard les Bains (38), prendre la route de Fond de France et la quitter en sortie du village de Pinsot pour monter à gauche à Gleyzin.

Dénivelé : au total 2400 m à la montée comme à la descente.
        Premier jour : + 1400 m, – 750 m ;
        Deuxième jour : + 1000 m, – 1650 m.

Carte : IGN Top 25 n° 3433 OT, Allevard.

Hébergement : Le deuxième chalet de la Petite Valloire, qui menaçait d’effondrement, a été reconstuit entre 1993 et 1995 par une équipe locale de chasseurs, pêcheurs et d’amoureux de la nature avec le soutien financier de la commune de la Ferrière (merci à tous). Douze places sont ouvertes au public et on y trouvera en particulier un poêle et des matelas.

Itinéraire :
Premier Jour : De Gleyzin (1100 m), monter au refuge de l’Oule. Poursuivre au dessus par le sentier pour atteindre, par la droite, le haut de la barre rocheuse qui domine le refuge (replat, 2140 m). Le deuxième chalet de la Petite Valloire (1779 m) sera atteint en traversant hors sentier le sauvage col de l’Eglise (côté mais non nommé sur IGN, 2526 m).
    Variante : au lieu de traverser le col de l’Eglise, on peut emprunter le passage de Tigneux à priori plus facile (cairns sur l’épaule depuis le haut de la barre rocheuse qui domine le refuge, 2140 m). Il faut passer au collet juste au S du point côté 2320 m.
Deuxième jour : monter quelques mètres au dessus du chalet de la Petite Valloire, traverser à flanc jusqu’au premier chalet de la Grande Valloire puis monter aux lacs blanc, noir puis glacé pour atteindre le col de la Valloire, 2751 m. Gagner le col de Comberousse (2669 m) par une traversée descendante à gauche, traverser judicieusement le glacier de Gleysin en évitant sa crevasse et retrouver une sente et ses cairns en bas du glacier (sur sa rive gauche). On retrouve l’itinéraire de la veille sur le replat au dessus du refuge.
    Option : le Puy Gris (2908 m) est un sommet facile pour alpinistes en conditions estivales. De la Selle (2758 m), suivre l’arête Ouest du Puy Gris jusqu’au sommet.

Autrement :
Ce parcours est bien sûr réalisable à ski de randonnée pour ceux qui n’ont pas peur des gros sacs. Le secteur au dessus du refuge de l’Oule ainsi que la montée au col de la Valloire semblent assez froid à cause de l’exposition nord-ouest à sud-ouest des vallons ; les passages les plus raides (versants S du col de l’Eglise et SO du col de la Valloire) sont plutôt plus chauds.
A savoir, le poêle du chalet de la petite Valloire n’est pas très efficace.

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Sentiers sauvages : à la recherche des mouflons, en Sure

Voici l’espace.  Voici l’air pur. Voici le silence. Le royaume des aurores intactes et des bêtes naïves.

Samivel

Voici une petite balade à la découverte des mouflons. Elle se déroule dans le massif de la Chartreuse, sur les flancs de la Grande Sure.

        J’y suis allé de nombreuses fois et le premier jour du dernier automne, j’y ai vu plus d’une quinzaine de mouflons (en deux groupes) et neuf chamois. Les ados que j’avais emmené étaient émerveillés devant ces rencontres. D’autres fois, j’y ai rencontré des perdrix, des biches et des lièvres variables. Bien entendu, vous trouverez des myrtilles fin août à Chorolant, c’est facile pour les attraper, elles ne s’enfuient pas dès qu’on approche ! Vous préférez les myrtilles ou les mouflons ? On doit pouvoir avoir les deux !

Carte IGN : la carte Top 25 n°3334 OT dite « Chartreuse Sud » vous fournira toutes les précisions nécessaires pour la balade.

Lieu : la Grande Sure, à l’ouest de la Chartreuse, et plus particulièrement le Portail de Chorolant et les prairies voisines.

Accès routier : de Grenoble, rendez-vous au centre de Voreppe (direction Lyon). Suivez les indications « Â St Laurent du Pont  » pour traverser Voreppe et vous mettre sur la route du col de la Placette. Environ vingt mètres avant le sommet du col, quittez la route départementale pour une petite route à droite fléchée les Trois Fontaines et la suivre jusqu’au bout. On se gare généralement juste après le Pont de Grépy (cf. carte). En bus, vous pouvez aller jusqu’au col de la Placette (ligne Grenoble – St Laurent du Pont) et y partir à pied directement. Cela rajoute 250 m de dénivelé et une petite heure de marche.

Dénivelé : environ 1000 m depuis les Trois Fontaines. Cela fait 3 heures de montée, un peu plus ou un peu moins, cela dépend de chacun.

Refuge : le refuge de Jusson, 1550 m, vous accueillera avec plaisir. On peut y dormir à une dizaine, il y a des matelas, quelques couvertures, un bon poêle avec du bois pas loin et bien sûr une chouette table. La source est à 200 m au nord du refuge. J’y allais tout le temps tellement c’est bien.

Itinéraire : des Trois Fontaines, montez à Jusson par le Rocher du Coq. Vous pouvez faire un détour par les Pierres Droites, c’est joli. Sur la crête des Pierres Droites, il y a 4 sentiers : l’un vient des Trois Fontaines, le deuxième descend aux Pierres Droites (100 m plus bas), les deux autres vont à Jusson. Celui qui monte sur le flanc sud-ouest est plus scabreux (barres rocheuses) que celui qui part horizontalement au nord-ouest. Petit à petit on arrive dans la prairie de Jusson. Passez à la source, montez au dessus tout en traversant (il doit y avoir une sente). Quittez le pré des génisses et suivez le chemin jusqu’au Portail de Chorolant. N’oubliez pas de vous égarer parmi la forêt clairsemée de pins, au dessus du sentier, ici sont vos meilleures chances de voir des animaux. Vous pouvez aussi monter sur la crête de la Sure depuis Chorolant, il n’y a pas de sentier mais ça passe : naviguez à vue.

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Grande randonnée : autour du pic du Lauvitel

Ce magnifique circuit, qui permet de découvrir un secteur souvent peu connu, sera idéalement réalisé lors de ces belles journées d’automne et vous réservera au moins un lac par jour, de chouettes passages en forêt couronnés par de belles vues sur la Roche de la Muzelle, univers de haute montagne !

Difficulté : Certaines sections du parcours étant réellement exposées, il convient d’être très bien chaussé malgré un sentier toujours présent et le balisage rassurant du GR.

Accès routier : de La Mure (38), passer par Valbonnais puis Entraigues et prendre la route de la Chapelle en Valjouffrey. Juste avant ce dernier village, bifurquer à gauche pour rejoindre Valsenestre, point de départ de la randonnée.

Dénivelé : au total 3250 m à la montée comme à la descente.
        Premier jour : + 1150 m, – 450 m ;
        Deuxième jour : + 1600 m, – 1500 m ;
        Troisième jour : + 600 m, – 500 m.

Carte : IGN Top 25 n° 3336 ET, Les Deux Alpes – Olan Muzelle.

Hébergement :
Premier soir : La cabane ONF de la Selle est réservée au berger l’été et les forestiers de l’ONF en mission sont prioritaires ; Très jolie extérieurement et chaleureuse intérieurement, elle peut accueillir une dizaine de personnes (il y a un poêle, des matelas mais pas de couvertures).
Deuxième soir : le refuge de la Muzelle, privé, est gardé l’été et un local avec matelas et couvertures est ouvert en permanence hors saison.

Itinéraire :
Premier Jour : De Valsenestre (1300 m), monter au très joli lac Labarre et, peu au dessus, traverser le col de Romeiou (2439 m) pour rejoindre par des pentes escarpées la cabane de la Selle (1998 m).

Deuxième jour : Traverser la brèche du Perrier (2580 m), plonger sur le lac de Plan Vianney puis sur celui du Lauvitel (1510 m). Remonter au col du Vallon (2531 m, superbe vue sur la Muzelle), raide sur ses deux versants, puis dévaler la pente en direction du lac de la Muzelle à côté duquel se trouve le refuge du même nom (2100 m).
Troisième jour : il suffit de monter au col de la Muzelle (2613 m) bien visible du refuge et d’en redescendre, par un sentier plus ou moins bien taillé dans des schistes (il y a même un piton en haut du col !), pour rejoindre Valsenestre.

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Grande randonnée : un tour dans le Queyras…

Circuit réalisé en 1998 avec un groupe de 16 ados dans le cadre du camp itinérant rattaché au Champoléon, (défunte) colonie de vacances organisée par l’AEP Voiron

Notre escapade se déroule dans le Queyras, avec une timide excursion en Haute Ubaye et en zigzaguant quelque peu sur la frontière franco-italienne. Elle culmine à 3340 m au Rubren dans un cadre magnifique et pour le moins sauvage. Cet itinéraire a été élaboré par Bruno Gaudin et Nicolas Gamby, initiateurs de randonée, qui y ont conduit un groupe de 15 adolescents au mois de juillet 1998 secondés par Catherine Mollard et Olivier Hugon. Tous sont revenus enchantés par ce massif où sont préservés des coins sauvages à deux pas des endroits les plus fréquentés.

 Les altitudes sont celles indiquées sur les cartes de l’IGN qui sont nécessaires pour préparer ce périple :   au 1/25.000 les cartes IGN Top 25 nos 3537 ET et 3637 OT, et au 1/50.000 la carte Didier-Richard du Queyras. Les horaires sont indicatifs et ne comprennent pas les pauses en tous genres (pause pipi, pause midi, pause marmotte, pause « j’ai mal aux pieds », etc.).

Nous avons en général dormi sous tente, le matériel de couchage étant transporté en voiture lorsque cela était possible, i.e. lorsque nous étions dans un village. Cela permet d’avoir un sac léger pour la moitié des journées, mais nous avons tout porté lorsque nous dormions isolés en montagne (premier et deuxième jour, sixième et septième jour). Une personne de l’encadrement ne faisait pas l’étape et s’occupait du transfert de la voiture et de l’intendance (pas si facile de tout faire rentrer dans une Ford Fiesta !). Dans le village de St Véran, nous avons logé dans un gîte pour pouvoir pleinement profiter du lieu.

Fichier PDF de cette randonnée et de autres randos dans le même esprit : 1998_queyras1996_queyras1997_ecrins

LE PLANNING GLOBAL

Lundi

Mardi

Mercredi

Jeudi

J1

Casse de l’Ase 2707m

J2

Cols…

J3

Col Fromage 2301m

J4

journée de repos

Lac de l’Ascension 2310m Château Queyras 1351m Ceillac 1640m Ceillac 1640m

Vendredi

Samedi

Dimanche

Lundi

J5

Col des Estronques 2650m

J6

Col de la Noire 2955m

J7

Col Blanchet 2897 m

J8

Col de l’Eychassier 2917m

St Véran gîte 2040m

Lac de Mongioia 3085m Col Agnel 2630 m Abriès 1550m

L’ITINERAIRE DETAILLE

Premier jour

Itinéraire : Chalet des Ayes (au-dessus de Villard St Pancrasse, 1762 m), chalets de l’Orceyrette, pas de la Casse de l’Ase (2707 m), col de l’Alpavin (2656 m), lac de l’Ascension (2310 m).

Horaire : environ 4 h.

Dénivelée : + 900 m, – 400 m.

Un joli vallon, des lacs, tout y est pour passer une première nuit sympathique. L’hôtel a d’innombrables étoiles…

 

Deuxième jour

Itinéraire : Lac de l’Ascension (2310 m), crête de Mouriare (col, 2498 m), crête de la Moulière (col, 2505 m), col de Pansier (2517 m), col de Néal (2509 m), col du Lauzon (2578 m), la Chalp (1685 m), lac de Roue, Château-Queyras (1351 m).

Horaire : environ 6 h.

Dénivelée : + 550 m, – 1600 m.

La journée des cols. Pas de panique, ils s’enchaînent presque sans dénivelée, en traversant par le haut des vallons sauvages où, sinon les chamois, du moins les edelweiss devraient nous tenir compagnie.

 

Troisième jour

Itinéraire : Château-Queyras (1351 m), col Fromage (2301 m), Ceillac (1640 m).

Option : Crète et col de Bramousse (2580 m et 2251 m) depuis le col Fromage pour descendre sur Ceillac. (+/- 280 m).

Horaire : environ 5 h.

Dénivelée : + 950 m, -550 m.

Classique étape de la traversée des Alpes (GR 5).

 

Quatrième jour

Journée de repos à Ceillac. Découverte du village, lessive et sieste pourront être au programme selon l’envie de chacun…

Ceillac, son église, son village fort joli mais qui s’est étendu avec des lotissements pas très typiques.

Cinquième jour

Itinéraire : Ceillac (1640 m), col des Estronques (2651 m), pont du Moulin (1849 m), gîte « Â Le chant de l’Alpe  » à St Véran (2040 m).

Horaire : environ 6 h.

Dénivelée : + 1200 m, – 800 m.

Plus haut village d’Europe disent-ils, St Véran est très touristique et c’est mérité. Logeant dans le village, nous aurons tout le loisir de le découvrir.

 

Sixième jour

Itinéraire : Chapelle de Clausis (2340 m), col de la Noire (2955 m), col de Longet (2641 m), pas de Salsa (3175 m), lac de Mongioia (3085 m).

Options : Pic de la Farnéiréta (3134 m) ou Tête des Toillies (3175 m) depuis le col de la Noire (+/- 180 m ou +/- 220 m) ; Mont de Salsa (3315 m) depuis le lac de Mongioia (+/- 140 m).

Horaire : environ 4 h.

Dénivelée : + 1150 m, – 400 m.

Attention, plus on avance dans cette étape, plus cela devient sauvage. Nous dormirons sur la berge du plus haut lac d’Europe : 3085 m tout de même !

 

Septième jour

Itinéraire : Lac de Mongioia, Bric de Rubren (3340 m, aller-retour depuis le lac), pas de Salsa (3175 m), vallon du Loup, col de Longet (2641 m), col Blanchet (2897 m), col de St Véran (2844 m), col de Chamoussière (2844 m), col Agnel (2630 m).

Options : Cime du Loup (3135 m) dans le vallon du Loup (+/- 200 m) ; Rocca Bianca (3059 m) depuis le col Blanchet (+/- 250 m) ; Pic de Caramentran (3021 m) entre les cols de St Véran et de Chamoussière (+/- 200 m).

Horaire : environ 5 h.

Dénivelée : + 600 m, – 1050 m.

On parlait de vallon sauvage ? Nous voici dans celui du Loup ! Et le loup, il revient : aperçu en Haute Ubaye il y a deux ans, on a retrouvé sa trace dans le Queyras cette année. A vos jumelles !

 

Huitième jour

Itinéraire : Col Agnel (2630 m), col de l’Eychassier (2917 m), col du Clôt du Poulain (2844 m), lacs Lacroix, Ristolas (1604 m), Abriès (1550 m).

Options : Pain de Sucre (3208 m) depuis le col Agnel (+/- 400 à 600 m) ; Pic de Foréant (3081 m) depuis le col de l’Eychassier (+/- 170 m).

Horaire : environ 4 h.

Dénivelée : + 300 m, – 1200 m.

Clôturant cet itinérant, le clôt du Poulain pourrait nous réserver une bonne surprise. En 1995 on y a vu des dizaines et des dizaines de chamois. A croire que tous ceux du Queyras s’y étaient donnés rendez-vous !

 

LE MATERIEL A EMPORTER

        Voici la liste que nous préconisons. C’est une liste maximum. Il est important de ne rien y rajouter : un sac léger, c’est tellement mieux !

Petit test facile à faire : vous mettez toutes vos affaires dans le sac à dos, vous rajoutez 3 kg de farine pour simuler le poids de la tente, de la nourriture et des réchauds. Une fois sur votre dos, réfléchissez bien s’il vous serait agréable de marcher 5 h ainsi. Si la réponse est négative, c’est que c’est trop lourd : enlevez ce qui est le moins utile (la méga serviette de toilette, le jeu de boules, etc.) et recommencez…

  • Une paire de tennis (légères),
  • une paire de chaussures de montagne,
  • des grosses chaussettes (trois paires),
  • des sous-vêtements (pas trop, possibilité de faire de la lessive),
  • deux pantalons : un chaud et un plus léger en rechange (pas de jeans s.v.p. !),
  • deux shorts,
  • deux sweats,
  • une fourrure polaire et un coupe-vent (ou bien anorak),
  • des lunettes de soleil, de la crème solaire et du stick à lèvre,
  • une casquette,
  • un bonnet et une petite paire de gants (en laine p. ex.),
  • un poncho,
  • un tout petit nécessaire de toilette,
  • une gourde (pas en « toc »),
  • un bol et une cuillère, incassable évidemment !
  • une petite lampe de poche,
  • un duvet chaud et un matelas mousse,
  • le tout dans un bon sac à dos (au moins 55 l).
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Sentiers très sauvages : le Purgatoire, porte du Paradis ?

il existe un monde d’espace, d’eau libre, de bêtes naïves où brille encore la jeunesse du monde et il dépend de nous, et de nous seuls, qu’il survive.

Samivel

Le Vercors ? C’est un de ces espaces sauvages où l’on a encore la liberté de s’égarer, de se mesurer à une nature intacte. C’est à deux pas d’un Grenoble pollué d’où, nulle doute, vous ne demandez qu’à fuir. Le Vercors vous attend, sortez donc des sentiers battus !

Le Purgatoire, porte du paradis ?

C’est le Vercors comme vous n’avez pas l’habitude de le voir, flirtant avec la crête Est avant de plonger sur le sentier balcon que vous emprunterez pour un temps, un chouette sangle et enfin une plongée dans le Purgatoire. C’est une balade qui m’a particulièrement plu, je tiens à vous la faire partager.

Itinéraire

Vous partez du foyer de ski de fond de Corrençon-en-Vercors, où vous empruntez le GR jusqu’à la cabane de Carette. De là, vous montez jusqu’au Pas Ernadant par un sentier qui se prend juste derrière la cabane. Ensuite, c’est facile ; vous empruntez la crête, vous filez au Sud dans un paysage de rêve : à gauche, les grandioses falaises surplombant le sentier balcon, avec l’Oisans et le reste au fond et à droite de douces pentes herbeuses qui disparaissent dans la forêt couvrant les hauts plateaux.

 Changement de décor : vous arrivez au Pas Morta, une brèche dans laquelle vous descendez ; vous rejoignez ensuite rapidement le Balcon Est, que vous empruntez en direction du Sud jusqu’à la prochaine bifurcation. Vous pouvez descendre vers Bourgmenu (St Andéol) ou continuer le sentier balcon, mais vous vous attaquerez au Pas de Serre-Brion. Belle traversée, joli sangle et courte cheminée permettent de remonter sur la crête Est du Vercors. C’est magnifique. On domine le purgatoire qui vous attend, silencieux.

Plus de chemin, vous tracerez votre route avec votre intuition, la carte et la boussole, pourquoi pas l’altimètre. Pour ma part, j’ai rejoint un canyon parallèle au canyon des Erges (où passe le GR) et qui arrive au niveau du puits de la prairie de Darbounouse. Il y a un chemin sur la carte, sur le terrain aussi mais il monte plus haut vers l’Est, c’est mieux. Une fois que vous avez réussi à traverser le Purgatoire, le mieux semble être de rejoindre l’autoroute (le GR) et de le suivre jusqu’à Corrençon, en repassant par la cabane de Carette.

C’est très sauvage le Purgatoire et on comprend vite pourquoi : pas de bons chemins  mais souvent des sentes qui ne mènent nulle part et viennent d’ailleurs, un relief très bouleversé qu’il faut prendre dans le bon sens du poil, et vraiment pas grand monde. C’est l’endroit rêvé pour se perdre, c’est pas trop dur. Une fois que l’on est dedans, toutes les bosses se ressemblent, c’est terrible ! Mais c’est génial aussi.

Côté cartes, il faut prendre la carte au 1/25.000 « Villard-de-Lans, Mont Aiguille » ; la carte Didier Richard au 1/50.000 ne suffit pas pour le Purgatoire, à mon avis. Cette randonnée se déroule en grande partie hors sentier et ne doit être entreprise que par grand beau temps, il est inutile que le brouillard ne vienne compliquer les choses. Il ne faut pas avoir le vertige, c’est mieux.

J’ai réalisé ce tour en deux jours, en dormant vers Carette et en laissant sur place le matériel de couchage pour avoir un tout petit sac. Cela permet d’avoir une heure de marche en moins pour le grand jour. Il y a 1200 mètres de dénivelée et pas mal de longueur, alors il faut partir tôt et ne pas hésiter à prendre une frontale, ça peut servir… Sinon, il n’y a pas d’eau sur ce parcours qui est absolument génial et mérite que vous lui rendiez visite !

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Hautes et sauvages montagnes – Meije Orientale, arête du « pousse-caillou » (antécime 3647 m)

 

Difficulté : D-
Dénivelée totale : 2000 m (550 m d’escalade).
Carte : IGN Top 25 n° 3436 OT, Meije Pelvoux.
Bibliographie : F. Labande, Guide du Haut-Dauphiné, massif des Ecrins (tome 1, course 422) ; J.-M. Cambon, Oisans moderne Oisans sauvage (les 250 escalades les moins pires…) ; livre du ref. de l’Aigle.

Accès routier : de Villard d’Arêne (sous le col du Lautaret côté La Grave, Hautes Alpes), prendre la route du Pied du Col et s’arrêter au Pont des Brebis (même parking que pour monter au refuge de l’Aigle, 1662 m).

Situation : l’arête du « pousse-caillou » est issue de la cote 3647 m sur l’arête NE de la Meije Orientale (3891m). Elle sépare en deux le glacier du Lautaret. On la voit bien depuis le col du Lautaret d’ou il n’est pas inutile de repérer l’approche sur le glacier.

Vrac : Il n’y a pas grande fréquentation aux dires de la gardienne du refuge de l’Aigle.
La voie n’est pas équipée du tout du tout, le rocher se prête bien aux coinceurs (sauf pour le premier ressaut) et ceux-ci suffisent vu la difficulté.
L’appelation « pousse-caillou » ne signifie pas que les cailloux poussent sur l’arête (le rocher y est plutôt bon) mais cherche à inciter l’alpiniste à pousser un gros caillou qui se voit de loin (si vous ne le voyez pas c’est que quelqu’un a réussi à le pousser !).
Ambiance du tonnerre au bivouac, toutes les 5′ des séracs du glacier supérieur du Lautaret se fracassent… A la fin on s’habitue.

Itinéraire proposé par Joël Serres, Merci à lui !

Itinéraire : du Pont des Brebis, remonter le long de la Romanche rive gauche jusqu’au torrent de l’Homme (point coté 1735 m) puis suivre la sente qui mène au glacier de l’Homme. Le traverser et prendre pied sur des vires qui permettent d’atteindre l’arête séparant les glaciers de l’Homme et du Lautaret. Monter dans ces vires herbeuses quelques dizaines de mètres puis tirer à gauche sur une large vire pour rejoindre le glacier du Lautaret (emplacement de bivouac). Par le glacier on rejoint la vaste base de l’arête du « pousse-caillou ».
C’est le premier ressaut qui nous a opposé le plus de difficultés et le rocher y est compact. En une première longueur de gauche à droite (plutôt à droite de la base de l’arête), nous avons rejoint un petit surplomb ruisselant. Une fois franchi (IV ?) on rejoint facilement le haut du premier ressaut (3 longueurs depuis le bas). Nous avons bivouaqué là, sur une large vire bordée par le glacier. 1h30.
On rejoint ensuite l’arête que l’on suit au mieux, en évitant les passages difficiles plutôt par le flanc droit de l’arête, jusqu’à la base d’un grand ressaut raide. L’éviter par la gauche, en redescendant quelques mètres pour gagner une série de dièdres ouverts, puis rejoindre l’arête en haut du ressaut (quelques pas de IV+). L’arête devient moins raide et plus décomposée, la suivre jusqu’à la base du dernier ressaut. On l’évite par la droite, en traversant un petit couloir puis en remontant l’échine qui suit. Quelques mètres neigeux mènent au point coté 3647 m. 4h.
En continuant l’arête (SW) on retrouve la voie normale de la Meije Orientale que l’on peut suivre jusqu’au sommet ou bien en direction du refuge de l’Aigle (3450 m). Il reste alors 1800 m à descendre pour gagner le Pont des Brebis par la vire Amieux.