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Grande Randonnée : escapade en Belledonne Nord

Les communes du Haut Bréda jouent la carte du tourisme doux : très sérieux entretien des sentiers (balisage, fauchage, élagage), aménagements et entretien de refuges sont au programme pour le plus grand bonheur du randonneur. Par exemple, le refuge de l’Oule bénéficie d’un bûcher fort bien garni avec les outils qui vont avec, ce qui permet de réchauffer l’atmosphère hivernale alors qu’habituellement le randonneur doit se contenter d’essayer d’allumer quelques branches de vernes (arcosses pour les savoyards) ramassés trop loin du refuge.

L’itinéraire suggéré ici permet de profiter de tous les étages de végétation, des forêts, fermes et pâturages à l’univers minéral et glaciaire. Profitez-en !

Difficulté : ce circuit comporte de nombreuses parties hors des sentiers et la traversée du glacier du Gleyzin qui a (quand même) quelques crevasses.

Accès routier : d’Allevard les Bains (38), prendre la route de Fond de France et la quitter en sortie du village de Pinsot pour monter à gauche à Gleyzin.

Dénivelé : au total 2400 m à la montée comme à la descente.
        Premier jour : + 1400 m, – 750 m ;
        Deuxième jour : + 1000 m, – 1650 m.

Carte : IGN Top 25 n° 3433 OT, Allevard.

Hébergement : Le deuxième chalet de la Petite Valloire, qui menaçait d’effondrement, a été reconstuit entre 1993 et 1995 par une équipe locale de chasseurs, pêcheurs et d’amoureux de la nature avec le soutien financier de la commune de la Ferrière (merci à tous). Douze places sont ouvertes au public et on y trouvera en particulier un poêle et des matelas.

Itinéraire :
Premier Jour : De Gleyzin (1100 m), monter au refuge de l’Oule. Poursuivre au dessus par le sentier pour atteindre, par la droite, le haut de la barre rocheuse qui domine le refuge (replat, 2140 m). Le deuxième chalet de la Petite Valloire (1779 m) sera atteint en traversant hors sentier le sauvage col de l’Eglise (côté mais non nommé sur IGN, 2526 m).
    Variante : au lieu de traverser le col de l’Eglise, on peut emprunter le passage de Tigneux à priori plus facile (cairns sur l’épaule depuis le haut de la barre rocheuse qui domine le refuge, 2140 m). Il faut passer au collet juste au S du point côté 2320 m.
Deuxième jour : monter quelques mètres au dessus du chalet de la Petite Valloire, traverser à flanc jusqu’au premier chalet de la Grande Valloire puis monter aux lacs blanc, noir puis glacé pour atteindre le col de la Valloire, 2751 m. Gagner le col de Comberousse (2669 m) par une traversée descendante à gauche, traverser judicieusement le glacier de Gleysin en évitant sa crevasse et retrouver une sente et ses cairns en bas du glacier (sur sa rive gauche). On retrouve l’itinéraire de la veille sur le replat au dessus du refuge.
    Option : le Puy Gris (2908 m) est un sommet facile pour alpinistes en conditions estivales. De la Selle (2758 m), suivre l’arête Ouest du Puy Gris jusqu’au sommet.

Autrement :
Ce parcours est bien sûr réalisable à ski de randonnée pour ceux qui n’ont pas peur des gros sacs. Le secteur au dessus du refuge de l’Oule ainsi que la montée au col de la Valloire semblent assez froid à cause de l’exposition nord-ouest à sud-ouest des vallons ; les passages les plus raides (versants S du col de l’Eglise et SO du col de la Valloire) sont plutôt plus chauds.
A savoir, le poêle du chalet de la petite Valloire n’est pas très efficace.

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Sentiers sauvages : à la recherche des mouflons, en Sure

Voici l’espace.  Voici l’air pur. Voici le silence. Le royaume des aurores intactes et des bêtes naïves.

Samivel

Voici une petite balade à la découverte des mouflons. Elle se déroule dans le massif de la Chartreuse, sur les flancs de la Grande Sure.

        J’y suis allé de nombreuses fois et le premier jour du dernier automne, j’y ai vu plus d’une quinzaine de mouflons (en deux groupes) et neuf chamois. Les ados que j’avais emmené étaient émerveillés devant ces rencontres. D’autres fois, j’y ai rencontré des perdrix, des biches et des lièvres variables. Bien entendu, vous trouverez des myrtilles fin août à Chorolant, c’est facile pour les attraper, elles ne s’enfuient pas dès qu’on approche ! Vous préférez les myrtilles ou les mouflons ? On doit pouvoir avoir les deux !

Carte IGN : la carte Top 25 n°3334 OT dite « Chartreuse Sud » vous fournira toutes les précisions nécessaires pour la balade.

Lieu : la Grande Sure, à l’ouest de la Chartreuse, et plus particulièrement le Portail de Chorolant et les prairies voisines.

Accès routier : de Grenoble, rendez-vous au centre de Voreppe (direction Lyon). Suivez les indications « Â St Laurent du Pont  » pour traverser Voreppe et vous mettre sur la route du col de la Placette. Environ vingt mètres avant le sommet du col, quittez la route départementale pour une petite route à droite fléchée les Trois Fontaines et la suivre jusqu’au bout. On se gare généralement juste après le Pont de Grépy (cf. carte). En bus, vous pouvez aller jusqu’au col de la Placette (ligne Grenoble – St Laurent du Pont) et y partir à pied directement. Cela rajoute 250 m de dénivelé et une petite heure de marche.

Dénivelé : environ 1000 m depuis les Trois Fontaines. Cela fait 3 heures de montée, un peu plus ou un peu moins, cela dépend de chacun.

Refuge : le refuge de Jusson, 1550 m, vous accueillera avec plaisir. On peut y dormir à une dizaine, il y a des matelas, quelques couvertures, un bon poêle avec du bois pas loin et bien sûr une chouette table. La source est à 200 m au nord du refuge. J’y allais tout le temps tellement c’est bien.

Itinéraire : des Trois Fontaines, montez à Jusson par le Rocher du Coq. Vous pouvez faire un détour par les Pierres Droites, c’est joli. Sur la crête des Pierres Droites, il y a 4 sentiers : l’un vient des Trois Fontaines, le deuxième descend aux Pierres Droites (100 m plus bas), les deux autres vont à Jusson. Celui qui monte sur le flanc sud-ouest est plus scabreux (barres rocheuses) que celui qui part horizontalement au nord-ouest. Petit à petit on arrive dans la prairie de Jusson. Passez à la source, montez au dessus tout en traversant (il doit y avoir une sente). Quittez le pré des génisses et suivez le chemin jusqu’au Portail de Chorolant. N’oubliez pas de vous égarer parmi la forêt clairsemée de pins, au dessus du sentier, ici sont vos meilleures chances de voir des animaux. Vous pouvez aussi monter sur la crête de la Sure depuis Chorolant, il n’y a pas de sentier mais ça passe : naviguez à vue.

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Grande randonnée : autour du pic du Lauvitel

Ce magnifique circuit, qui permet de découvrir un secteur souvent peu connu, sera idéalement réalisé lors de ces belles journées d’automne et vous réservera au moins un lac par jour, de chouettes passages en forêt couronnés par de belles vues sur la Roche de la Muzelle, univers de haute montagne !

Difficulté : Certaines sections du parcours étant réellement exposées, il convient d’être très bien chaussé malgré un sentier toujours présent et le balisage rassurant du GR.

Accès routier : de La Mure (38), passer par Valbonnais puis Entraigues et prendre la route de la Chapelle en Valjouffrey. Juste avant ce dernier village, bifurquer à gauche pour rejoindre Valsenestre, point de départ de la randonnée.

Dénivelé : au total 3250 m à la montée comme à la descente.
        Premier jour : + 1150 m, – 450 m ;
        Deuxième jour : + 1600 m, – 1500 m ;
        Troisième jour : + 600 m, – 500 m.

Carte : IGN Top 25 n° 3336 ET, Les Deux Alpes – Olan Muzelle.

Hébergement :
Premier soir : La cabane ONF de la Selle est réservée au berger l’été et les forestiers de l’ONF en mission sont prioritaires ; Très jolie extérieurement et chaleureuse intérieurement, elle peut accueillir une dizaine de personnes (il y a un poêle, des matelas mais pas de couvertures).
Deuxième soir : le refuge de la Muzelle, privé, est gardé l’été et un local avec matelas et couvertures est ouvert en permanence hors saison.

Itinéraire :
Premier Jour : De Valsenestre (1300 m), monter au très joli lac Labarre et, peu au dessus, traverser le col de Romeiou (2439 m) pour rejoindre par des pentes escarpées la cabane de la Selle (1998 m).

Deuxième jour : Traverser la brèche du Perrier (2580 m), plonger sur le lac de Plan Vianney puis sur celui du Lauvitel (1510 m). Remonter au col du Vallon (2531 m, superbe vue sur la Muzelle), raide sur ses deux versants, puis dévaler la pente en direction du lac de la Muzelle à côté duquel se trouve le refuge du même nom (2100 m).
Troisième jour : il suffit de monter au col de la Muzelle (2613 m) bien visible du refuge et d’en redescendre, par un sentier plus ou moins bien taillé dans des schistes (il y a même un piton en haut du col !), pour rejoindre Valsenestre.

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Techniques : quelques idées sur la neige et les avalanches

 

Texte tiré des formations Neige et Avalanches FFCAM, commission nationale des sports de neige. infos+ www.ffcam.fr et www.anena.org

Répondre par vrai ou faux aux idées suivantes, puis filez voir les réponses…

1- Le froid consolide la neige.

2- Quand il y a peu de neige, on ne risque rien.

3- Il n’a pas neigé depuis longtemps, la neige est stabilisée.

4- Si la neige est dure, il n’y a pas de risque d’avalanche.

5- C’est une petite pente sans danger.

6- Dès que la neige fraîche s’est tassée, on peut y aller.

7- Arbres et arbustes constituent un élément de sécurité.

8- Les plaques de neige se reconnaissent facilement.

9- Il y a déjà des traces, c’est sûr.

10- On est sur une route, on ne craint rien.

11- Ca a tenu pour les premiers, ça tiendra pour les suivants.

12- C’est déjà descendu.

13- C’est un sommet sans avalanche.

14- Il n’y a pas d’avalanche en été.

15- Je suis diplômé, je connais la neige, je n’ai jamais eu de pépin, …

Quelques idées fausses sur la neige et les avalanches

1-    « Le froid consolide la neige. »

        Vrai mais pas toujours ! Lorsque le froid succède à une phase de redoux, il contribue à la stabilisation du manteau neigeux car l’eau liquide regèle. S’il s’installe aussitôt après une chute de neige, il maintient au contraire l’instabilité du manteau en ralentissant le tassement. Un froid persistant peut être à l’origine de formation de gobelets. Enfin, il n’empêche pas la formation, ni le déclenchement des plaques à vent, pas plus que les chutes de séracs (liées à la dynamique interne du glacier et non à la température).

2- « Quand il y a peu de neige, on ne risque rien. »

        Des hivers faiblement enneigés sont souvent plus meurtriers que des hivers à enneigement normal, car ils sont propices à la formation de gobelets, dangereux s’ils sont ensuite recouverte par une plaque. Il faut aussi tenir compte de phénomènes de transport par le vent. Enfin, quand la neige est rare, on va la chercher là où elle se trouve, dans les zones d’accumulation.

3-    « Il n’a pas neigé depuis longtemps, la neige est stabilisée. »

        Si le froid s’installe aussitôt après une chute de neige, le manteau neigeux se stabilise lentement et des pentes nord peuvent rester dangereuses pendant 8 jours ou plus. Quant aux plaques à vent, elles peuvent subsister longtemps après leur formation.

4- « Si la neige est dure, il n’y a pas de risque d’avalanche. »

        Et les plaques dures?

5- « C’est une petite pente sans danger. »

        Une plaque de 20 cm d’épaisseur se détachant sur 50 mètres de largeur et 10 mètres de hauteur représente un volume de 100 m3, soit un poids de l’ordre de 20 à 30 tonnes.

6- « Dès que la neige fraîche s’est tassée, on peut y aller. »

        Ce qui importe, c’est la liaison entre cette nouvelle couche et la sous-couche.
Variante : « Il faut attendre trois jours après une chute de neige pour qu’elle se stabilise ». Longtemps parole d’évangile, cette affirmation n’a aucun sens dans l’absolu car tout dépend des conditions météorologiques (température, vent) succédant à cette chute.

7- « Arbres et arbustes constituent un élément de sécurité. »

        Une forêt dense joue un rôle de fixation du manteau neigeux. Mais une avalanche exceptionnelle peut se déclencher au dessus de la limite forestière. Les mélèzes, qui poussent de façon clairsemée, ne sont pas une garantie de sécurité. Quant aux arbustes (rhododendrons, « arcosses »), s’ils sécurisent lorsque leurs pointes sont bien visibles, ils constituent un terrain privilégié pour la formation de gobelets. Leurs branches ralentissent le tassement des premières neiges, constituant une strate tendre qui peut évoluer en givre de profondeur.

8- « Les plaques de neige se reconnaissent facilement… »

        Certains disent même qu’elles sont d’apparence plus mate et qu’elles sonnent creux. Ce n’est pas aussi simple. Les plus dangereuses sont friables (donc pas dures). En outre, l’apparence mate n’est pas une condition nécessaire (la plaque peut être recouverte de neige fraîche) ni suffisante (une neige travaillée sur place par le vent peut avoir un aspect mat sans qu’il y ait plaque).

9- « il y a déjà des traces, c’est sûr. »

        Attention aux avalanches à retardement. Il se peut que les conditions aient évolué entre le moment où les autres sont passés et votre arrivée. Enfin, l’erreur est humaine et rien ne prouve que ces traces soient sûres. Les premiers ont peut-être eu une chance que vous n’aurez pas. Variante : « un chamois est passé par là« . Comparez votre poids avec celui d’un chamois et demandez-vous à quand remonte son passage.

10- « On est sur une route. »

        Une route constitue un replat dans la pente. Elle peut être un facteur de stabilité mais, lorsqu’elle est comblée par des avalanches, elle ne joue plus du tout ce rôle. Il faut tenir compte aussi de la nature du terrain et des pentes qui la dominent (couloirs).

11- « Ca a tenu pour les premiers, ça tiendra pour les suivants. »

        Peut-être le premier est-il passé en se faisant léger mais l’avalanche se déclenchera Si le deuxième fait un virage sauté, une conversion ou une chute. Les premiers peuvent ébranler la plaque au « bénéfice » de ceux qui suivent. Enfin, une plaque peut résister au passage de deux skieurs espacés mais céder si ceux-ci se suivent de trop près.
Variante : « Ã§a a tenu à la montée, ça tiendra aussi à la descente », mais le temps a passé, la neige a évolué et les conditions ne sont plus forcément les mêmes. De plus, ne pas oublier que la contrainte exercée sur le manteau neigeux par un skieur peut être trois ou quatre fois plus forte à la descente qu’à la montée, surtout s’il skie brutalement ou s’il tombe.
Variante 2 : « on s’expose moins au risque d’avalanche à la montée ». Vrai si l’on considère que la contrainte exercée sur le manteau neigeux est moins importante mais enquête CAF 1993 = 50% à la montée…

12- « C’est déjà descendu. »

        Mais est-on bien sûr que tout est descendu et qu’il n’en reste pas ?

13-    « C’est un massif (ou un sommet) sans avalanche. »

        Par mauvaises conditions, des sommets ou des massifs à la réputation débonnaire comme le Beaufortain, le Dévoluy, le Vercors peuvent devenir dangereux.
Variante : « je n’ai jamais vu d’avalanches ici. »

14- « Il n’y a pas d’avalanche en été. »

        Pas plus qu’en automne ? Tout dépend des conditions nivologiques et météorologiques. En juillet 1964, une avalanche a provoqué la mort de quatorze alpinistes chevronnés à la sortie du couloir Couturier à l’Aiguille Verte. Début septembre 96, il y a eu huit morts par avalanche dans l’arc alpin à la suite d’importantes précipitations neigeuses accompagnées de vent. En juillet 2012, 9 morts dans une avalanche en versant N du Mont Maudit, sur la voie royale du Mont Blanc.

15- « Je suis professionnel (breveté, diplômé) », « je connais la neige , j ai fait des stages », « je n’ai jamais eu de pépin », « Ã§a n’ arrive qu’aux autres » « donc je ne risque rien. »

Mais la montagne est-elle au courant ? Attention à l’excès de confiance en soi !